Le groupe a réduit sa perte nette de plus de moitié et poursuit son désendettement. Alors que son PDG vient d’annoncer la vente de Besson, les syndicats s’inquiètent encore
Le groupe d’habillement et de chaussures Vivarte n’est pas encore revenu dans le vert. Mais le groupe qui vient de présenter les résultats de son exercice clos fin août 2017 a réduit sa perte nette de plus de moitié en un an. Celle-ci est passée de 672 millions d’euros en 2016 à 305 millions en 2017, a-t-il annoncé ce jeudi. L’excédent brut d’exploitation, à 84 millions d’euros, est lui « en progression pour la première fois depuis six ans » et devrait « dépasser les 100 millions en 2018 », indique son PDG Patrick Puy. Le chiffre d’affaires, qui s’établit à 1,8 milliard d’euros, est en recul de plus de 20 %, mais avec un nombre restreint d’enseignes. Il est réalisé pour plus de moitié par La Halle. Quant à la dette brute, elle a été ramenée, à 574 millions d’euros, à fin 2017, grâce à l’accord de restructuration conclut en juin dernier avec les créanciers, qui ont consenti à renoncer à 864 millions d’euros de créances.
Résultat positif en 2018
Autant de motifs de satisfaction pour Patrick Puy, aux manettes de Vivarte depuis l’automne 2016 , qui réaffirme que le groupe est « non seulement sorti de l’ornière, mais est désormais sauvé » et assure que le résultat net deviendra « significativement positif en 2018 » tandis que la « dette résiduelle sera faible en 2019 » – autour de 300 millions. Des annonces accueillies cependant « avec toutes les réserves possibles » par Karim Cheboub, représentant CGT chez Vivarte, qui rappelle que « toutes les filiales du groupe sont encore dans le rouge, sauf Besson » et qu’à l’heure actuelle « les ventes sont extrêmement difficiles ».
En outre, l’amélioration des comptes n’a pas été obtenue sans sacrifices pour les salariés du groupe, avec deux nouveaux plans sociaux mis en place en 2016 à La Halle aux chaussures et chez Vivarte services. Le périmètre de Vivarte – désormais recentré autour de La Halle, Besson, Caroll, Minelli, San Marina et Cosmoparis – a par ailleurs été drastiquement réduit. Et le processus de cessions n’est pas tout à fait terminé.
Le chausseur Besson mis en vente
Au grand dam des syndicats, le PDG de Vivarte a en effet annoncé ce jeudi, à l’occasion d’une interview sur Radio Classique, la mise en vente de Besson, enseigne de chaussures de périphérie, qui devait à l’origine rester au sein du groupe. « Besson est frontalement en compétition avec La Halle aux chaussures, se justifie Patrick Puy. On ne peut pas développer l’un sans abîmer l’autre ». Mais promet-il, « cette fois, c’est la dernière cession annoncée ». « Je suis sceptique, indique néanmoins Michel Peyraga, représentant CFTC. La dette a été réduite, mais elle existe toujours. » De nouvelles cessions d’enseignes pourraient intervenir, estime le syndicaliste, qui craint « toujours une disparition du groupe ».